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Compagne de trans (MtF)
23 novembre 2009

Nostalgie par rapport à avant

La semaine dernière, alors que je vaquais à mes occupations régulières, je suis tombée sur une photo de moi et mon chum, prise l’an dernier pour souligner nos 5 ans ensemble. Sans préavis, en voyant ces deux visages souriants, je me suis mise à pleurer.

J’aime mon chum et le fait qu’il se soit ouvert à moi, en toute confiance, et qu’il accepte qu’on vive ce cheminement à deux, c’est une très belle marque de confiance. Mais je ne peux m’empêcher de repenser au bonheur que je vivais durant les années passées, avant de savoir tout ça. Bien sûr, lui n’était probablement pas aussi heureux et la question de l’identité a probablement toujours été présente dans son esprit. Et le fait de garder ça secret devait être un fardeau et une douleur terrible. Il cachait bien son jeu et cela devait être épuisant et démoralisant.

Mais égoïstement, je ne peux pas m’empêcher de regretter cette période d’ignorance. Comme l’expression le dit si bien : « ce qu’on ne sait pas ne peut pas nous faire de mal ».

On va continuer à s’aimer, mais je sais que je ne retrouverai jamais le bonheur total d’avant. Je suis triste de penser à tout ce qui n’est plus comme avant. Je suis nostalgique des moments où cette question ne me trottait pas dans la tête. J’aimerais tellement pouvoir retourner en arrière l’espace d’un moment et pouvoir m’endormir sans penser à tout ça. J’aimerais pouvoir me réveiller sans avoir toutes ces questions dans la tête. J’aimerais pouvoir recommencer à rire de tout et de rien sans que ce ne soit qu’une façade car j’ai l’esprit bien rempli d’autres choses.

Tous ces moments qu’on a passé ensemble avant, j’étais si bien et tout était si simple. Tout a changé et je m’ennuie d’avant.

Mais d’un autre côté, je sais que pour mon chum, cela n’a jamais dû être facile et je me trouve bien égoïste de penser comme ça. Une relation, c’est le bien-être des deux partenaires et apparemment, j’étais la seule à être pleinement heureuse avant.

Lui, le fait de m’en parler, de ne plus être seul avec son secret, de pouvoir se permettre d’être lui-même devant moi, ne plus avoir peur que je découvre le tout par accident, je n’arrive même pas à imaginer quel soulagement cela a dû être pour lui.

Même si ce n’est pas encore le bonheur pour lui, je suis certaine que c’est déjà mieux ainsi. Et moi, même si cela est difficile, je ne regrette pas qu’il m’ait parlé de tout ça.

Premièrement, car je me rappelle les derniers mois avant sa révélation et je me rends compte que ce n’était déjà plus le bonheur d’avant. Tout avait changé et cela n’aurait pas pu continuer ainsi, tout simplement. Alors, si je compare les mois avant sa révélation et maintenant, je peux affirmer que c’est assurément mieux maintenant.

Deuxièmement, car un amour, ça se vit à deux et c’est dans mon intérêt aussi que mon chum soit mieux et bien. Je me dis qu’à la longue, on ne pourra que mieux s’en porter tous les deux et recommencer à vivre pleinement, à trouver un équilibre pour qu’on puisse retrouver un vrai bonheur tous les deux.

C’est vrai que ça ne sera plus comme avant. Mais toutes les relations évoluent et changent et c’est aussi ça l’amour : savoir accepter le changement et s’adapter aux nouvelles situations.

Alors, oui, je m’ennuie d’avant. Mais je suis contente d’avoir eu tous ces moments et je sais que pleins d’autres beaux moments m’attendent. Alors, non, je ne regrette pas et je remercie mon chum pour la confiance qu’il a eu en moi.

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