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Compagne de trans (MtF)
23 novembre 2009

Rencontres avec la psy

Aujourd’hui, comme à toutes les semaines, mon chum va à son rendez-vous hebdomadaire chez sa psy.

Même si c’est moi qui l’avais encouragé au début à aller consulter, je ne peux plus dire que cette idée m’enchante. Je n’ai rien contre le fait qu’il aille consulter une psy, bien au contraire, je crois que cela est nécessaire. Étant donné la complexité de la situation, étant donné qu’il est lui-même mêlé dans tout ce qu’il vit, je crois que ça ne peut que lui être bénéfique.

De plus, si jamais il en vient à se décider pour une quelconque transition, ça lui prendra de toute manière une attestation d’une psy, alors, ce chemin parcouru n’est pas inutile ni une perte de temps.

Non, ce qui m’agace, c’est plus cette psy elle-même. J’ai déjà été la rencontrer, à sa demande, il y a quelques mois et cela ne m’avait pas fait grande impression, et ce, pour plusieurs raisons.

Premièrement, elle se spécialise dans tout ce qui touche la transidentité. En soi, ce n’est pas mauvais, sauf qu’elle aimerait être considérée comme LA seule spécialiste dans le domaine de toute la province. Elle aimerait que toutes les personnes trans passent par elle ou son équipe, qu’elle soit la seule figure d’autorité dans le domaine au Québec. Ça, en partant, je trouve ça quelque peu prétentieux : je suis bonne, je suis la meilleure et les autres ne valent rien! C’est ce qui ressort de son discours il me semble. En plus, étant à Montréal, je ne crois pas que toutes les personnes trans au Québec apprécierait devoir passer par Montréal pour avoir un suivi psychologique! C'est complètement irréaliste!

Bref, en partant, avant même de la rencontrer, ce petit détail m’agaçait.

Quand j’avais été la voir, elle me demandait ce que je connaissais sur la dysphorie de genre et je lui parlais des recherches que j’avais faites, des informations que j’avais recueillies (même dans des revues médicales spécialisées) et à tout moment, elle ne cessait de m’interrompre en affirmant que cette information-ci était fausse, que ça ne se passait pas comme ça, que cette revue n’était pas recommandée, que cette information-là relevait seulement de la croyance populaire, … Bref, au lieu de repartir de ce que j’avais trouvé, elle repartait toujours à zéro en me faisant comprendre subtilement que seule l’information qu’elle détenait était la bonne.

Ensuite, elle semble bien axée sur la transition physique, comme si c’était inévitable pour toutes les personnes trans, sans tenir compte que certains trans ne souhaitent pas nécessairement prendre des hormones et/ou avoir recours à la chirurgie (j’en ai croisé plusieurs dans cette situation par le biais de forums et de blogs).

Bref, mon chum, au début, ne voulait rien savoir d’entamer une transition et j’ai l’impression que depuis qu’il la voit régulièrement, il y pense de plus en plus. Est-ce seulement son cheminement naturel et qu’il en vient à plus prendre conscience de ce qu’il veut réellement ou non ou bien est-ce qu’elle essaie vraiment de le « convaincre » d’arriver à cette fin comme étant la seule issue? Un exemple, au début de chaque rencontre, elle lui demande pourquoi il n’a pas commencé à se faire épiler la barbe encore ou pourquoi il n’est pas habillé plus féminin aujourd’hui.

Ensuite, cette psy semble trouver complètement irréaliste le fait qu’une personne trans qui était en couple avant sa transition puisse continuer avec la même personne pendant et après sa transition. Je crois d’ailleurs que c’était pour ça qu’elle voulait me rencontrer au départ, pour voir quelle sorte d’énergumène j’étais et pour essayer de me convaincre que c’était peine perdue de vouloir continuer avec lui. Ça, j’avoue que cela m’a fait complètement flipper et enrager et c’est à partir de ce moment que j’ai décidé de ne plus retourner la voir du tout, c’est aussi à partir de ce moment que j’ai commencé à me méfier d’elle. Car j’ai trouvé pleins de gens qui étaient heureux en couple et qui ont continué à l’être (toujours par le biais de témoignages, de blogs et de forums sur internet) après la transition de l’un des partenaires. Mais j’avoue que je pensais ça au début moi aussi et que si j’avais été la voir avant de me concertée moi-même dans l’idée, j’aurais complètement craquer en l’écoutant.

Ensuite, et petit détail qui est propre à mon chum, elle n’a pratiquement aucune connaissance dans les traumatismes crâniens. Et même, pire, elle semble complètement nié les impacts que cela peut avoir sur une personne. Je ne nie pas du tout la dysphorie de genre de mon chum, mais pour m’être bien renseignée sur les traumatismes crâniens au début de notre relation et pour côtoyer mon chum dans la vie de tous les jours, je sais que cela a un impact majeur sur sa vie et sur sa manière de penser, je crois donc qu’il serait nécessaire de ne pas passer dans l'oubli ce « léger » détail.

Bref, sa psy ne m’inspire plus aucune confiance. J’ai déjà essayé d’en parler à mon chum, mais lui, il semble avoir confiance en elle. De plus, il a déjà essayé d’en voir un autre, et je comprends que ce n’est pas facile de tout repartir avec quelqu’un d’autre, de recommencer toute son histoire et de rétablir un certain lien de confiance. Ça peut être décourageant juste d'envisager cette solution.

Mais j’avoue qu’à chaque fois qu’il va voir sa psy, j’ai peur de ce qui va suivre. Parfois, il en revient complètement chamboulé, d’autres fois complètement découragé. Il est parfois revenu frustré et sa colère ne s’était pas estompée avant plusieurs jours. Il a assez confiance en moi pour me raconter l’essentiel de leurs entretiens, mais je ne peux m’empêcher d’avoir peur des influences qu’elle pourrait avoir sur lui.

Est-ce moi qui refuse de voir la réalité? Est-ce que mes craintes sont justifiées? Est-ce que tous les psys sont comme ça?

Je ne sais pas… je ne sais plus. Autant je trouve important qu’il ait un bon suivi avec un psy, autant cette psy m’effraie au plus haut point. Est-ce que je devrais essayer de le convaincre d’aller en voir un autre? Est-ce que je devrais me forcer pour aller la voir plus souvent et ainsi « garder un œil sur elle et sur ce qu’elle projette pour mon chum »? Peut-être…

Chose certaine, c’est que je n’ai jamais l’esprit tranquille lorsque le lundi arrive et que mon chum s’en va à son rendez-vous hebdomadaire…

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Commentaires
A
Je te souhaite la bienvenue sur mon blog et je suis heureuse de pouvoir lire tes différents commentaires. J'espère que je vais pouvoir continuer à te lire au fil des différents messages.<br /> <br /> Pour les psys, je sais bien qu'il y a différentes personnes et différents types, tout comme il y en a des bons et des moins bons. Mais mon chum en a déjà essayé plusieurs avant et avec cette psy, il semblait être en confiance et ça ne lui disait pas vraiment pas de tout recommencer avec un autre. <br /> <br /> Peut-être que je me fais seulement des idées aussi... <br /> <br /> Si ce n'est pas trop indiscret, pourrais-tu me donner la référence de ton psy? Comme mon chum consulte aussi à Montréal, je pourrais peut-être lui suggérer ce nom... et peut-être que ça pourrait aider d'autres personnes également? Car c'est vrai qu'il est dur de trouver un bon psy dans ce domaine...
T
Je trouve ça vraiment triste cette histoire avec la psy,...mais je comprends un peu,..je dois dire que je lis ton blog depuis la première page et que j'ai l'intention de le dévorer jusqu'à la fin, si seulement j'avais eu la chance d'avoir une compagne comme toi......ça paraît que tu l'aime bcp ton "chum" et je vois que tu es vraiment une personne sensée. je sais que c'est vraiment difficile à assimiler comme nouvelle d'apprendre que l'homme de sa vie puisse être atteint d'une disphorie de genre, et je trouve ça vraiment bien que tu comprenne que pour lui c une souffrance perpétuelle, et en tant que transsexuelle moi même j'en sais quelque chose, crois moi :P. pour en revenir à la psy, j'ai consulté pendant 6 mois un psy/sexologue qui comprenait rien de rien à ce que je lui racontais, tt ce qui l'intéressait c'était mes fantasmes sexuels, mes fétiches etc....mais je t'assure que ts les psys ne sont pas pareils, j'ai recommencé mon cheminement avec un autre psy/sexologue que j'ai du aller chercher à MTL,..(j'habite à Sherbrooke) et j'ai une relation vraiment formidable avec lui, je sors tjrs de son bureau avec un grand sourire, pleine d'enthousiasme,...je sais pas si j'ai seulement eu de la chance....honnetement, ça fait quelques mois que je l'ai pas vu et je m'en ennuie :P....je vs souhaite à ts les 2 que ça aille pour le mieux, et qu'il voit enfin clair ds cette histoire,....je t'assure que plus tu vas lui prouver que tu es derrière lui, plus votre relation restera saine et tu retrouveras la personne que tu as aimée même si c'est difficile et qu'il décide d'entreprendre une transition, et tu sais, une transition ça ne se fait pas d'un jour à l'autre, tu n'as pas à avoir peur de perdre ton chum trop vite ;)
Compagne de trans (MtF)
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