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Compagne de trans (MtF)
19 janvier 2010

La barbe : première séance d'épilation laser

Comme je le disais dans mon précédent message, nous n'étions même pas revenus de notre séjour dans la famille de mon chum que celui-ci m'a reparlé de la barbe.

J'avoue que j'y ai pensé beaucoup ces dernières semaines et même si ça ne me plaît pas particulièrement, je dois avouer que je me suis faite à l'idée et que comme mon chum en parlait régulièrement, j'avais presque hâte que cela commence.

D'ailleurs, comme petit clin d'oeil à mon chum, je lui avais donné entre autres comme cadeau à Noël une crème anesthésiante conçue spécialement pour ça, que j'avais été acheter directement à la clinique d'épilation pour être bien certaine d'avoir le bon produit. Par ce geste, je voulais lui signaler que j'étais avec lui et que je voulais continuer à prendre soin de lui, geste qu'il a apprécié je crois.

De retour à la maison, il me restait une dernière vérification à faire avant de donner mon accord entier à mon chum et je devais pour ça appeler la pharmacie.

Avant les Fêtes, mon chum prenait un médicament, mais il n'était pas compatible avec l'épilation laser car il rend la peau sensible à la lumière. Comme il voyait son médecin juste avant Noël, il lui en a parlé et elle a changé son médicament pour un autre, après en avoir parlé elle-même avec une pharmacienne.

Ce qui a semé le doute dans mon esprit, c'est que sur l'emballage de ce nouveau médicament, il était encore inscrit que cela rendait la peau sensible à la lumière et je ne voulais pas que mon chum prenne aucun risque. C'est donc pour ça que j'avais insisté pour appeler moi-même la pharmacie à notre retour pour poser moi-même toutes les questions que j'avais en tête et pour me faire rassurer personnellement.

Deux jours après notre retour, alors que mon chum se rendait chez sa psy qu'il n'avait pas vue depuis environ 3 semaines, je lui avais promis que je ferais les démarches et que je prendrais même son rendez-vous après, ce qu'il a accepté sur le champ.

En appelant la pharmacie, la pharmacienne m'a rassurée, en me disant qu'il y avait bien un certain risque, mais que c'était le médicament qui en occasionnait le moins et comme son médecin ne voulait pas lui enlever complètement ce médicament pour la durée du traitement, que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire. J'ai aussi demandé combien de temps l'autre médicament agissait-il sur la peau et elle m'a répondu au maximum une dizaine de jours, délai qu'il avait amplement dépassé.

Et voilà! Je me trouvais au moins rassurée, à défaut d'être enthousiaste. Cela m'a coûté d'appeler la clinique d'épilation, mais pour mon chum, je l'ai fait et j'ai réussi à lui avoir un rendez-vous pour le début de la semaine suivante, alors qu'il serait déjà à Montréal pour son rendez-vous chez la psy.

Une fois le téléphone terminé, j'ai comme ressenti un grand vide... mais en même temps un certain soulagement. Je savais que le processus était enclenché et qu'il n'y aurait plus de marche arrière, mais d'un autre côté, mon chum semblait mettre tellement d'espoir là-dedans et après toutes les inquiétudes qu'il m'avait donné, je savais que c'était la meilleure solution pour lui pour le moment et que pour moi, c'était vraiment un moindre mal pour espérer de le voir un peu plus heureux.

De toute manière, cela faisait tellement longtemps que mon chum en parlait que je savais très bien que si ce n’était pas ce mois-ci, ça reviendrait assurément, alors, aussi bien le faire au plus tôt!

À son retour à la maison, je suis toute heureuse de lui donner la date et l'heure de son rendez-vous, mais sur le coup, il n'a pas vraiment sauté de joie. Comme il revient toujours un peu « down » de ses rendez-vous avec sa psy (voir mon autre message à ce sujet... et je vais assurément en écrire un autre sur le sujet sous peu!), cela ne m’a pas étonnée plus que ça.

Ce que je ne comprenais pas par contre, c’est qu’au fur et à mesure que son rendez-vous pour la barbe approchait, plus il devenait déprimé et irritable. Je lui ai demandé s’il regrettait son choix, il disait que non. Je lui disais que j’étais avec lui, qu’il n’y aurait pas de problème et que j’avais pleinement accepté la situation, mais rien n’y faisait.

La veille du rendez-vous, il était vraiment au plus bas et j’avoue que je n’y comprenais vraiment rien, sans savoir quoi faire non plus pour lui remonter le moral.

Le jour même, même si j’étais en vacance, il avait été convenu qu’il se rendrait à son rendez-vous chez la psy et qu’après, j’irais le rejoindre. On en profiterait pour magasiner quelques morceaux de linge pour lui et on se rendrait ensuite à la clinique d’épilation. Depuis le début, il m’avait demandé de l’accompagner, même durant la séance en tant que telle si c’était possible, ce que j’avais accepté sans hésiter.

Le matin même, j’avoue que je commençais à stresser un peu plus, non pas à cause qu’on en était rendu là, mais bien pour la séance en tant que telle. J’espère que tout se passera bien, que mon chum n’aura pas trop mal, qu’il ne fera pas une réaction allergique, que cela va fonctionner comme prévu, etc... Je relis les consignes pour avant le traitement, je m’assure qu’on a tout ce qu’il faut, je relis les consignes pour la crème anesthésiante, etc.

Mais ce dont je n’en reviens toujours pas, c’est que mon chum est toujours dans un gros down et il ne semble pas content du tout qu’on soit enfin le jour J! Il est impatient, j’ai presque l’impression de le déranger et il a presque hâte de partir de la maison pour pouvoir se retrouver seul et réfléchir. Lorsqu’il s’en va, je suis un peu dépassée par les événements, mais je me dis qu’en après-midi, ça devrait aller mieux.

Je fais ce que j’ai à faire et je suis impatiente de venir le retrouver. J’arrive à notre point de rencontre assez d’avance pour être sûre qu’il n’aura pas à m’attendre et j’ai bien hâte de le voir arriver. Je sais que ça brasse toujours durant ses rendez-vous avec la psy, mais je me dis qu’en sortant de son rendez-vous, il devrait commencer à avoir hâte un peu, non?

Eh bien, non, pas du tout! Il est encore plus maussade et déprimé que ce matin, il ne me parle presque pas, il est irritable. Il change ce qu’on avait prévu, car rien ne lui tente et on va juste souper en attendant que ce soit l’heure pour l’épilation.

Là, ma patience a atteint un peu ses limites et je commence à en avoir ras-le-bol de sa face d’enterrement et d’avoir l’impression qu’il s’en va à l’abattoir alors que ça devrait être un grand jour pour lui. Je le brasse un peu et je lui dis que j’en ai un peu assez de devoir lui remonter le moral à ce sujet, ça me donne l’impression que c’est moi qui le force à se faire épiler la barbe!!!

Petite chicane qui s’ensuit, il me dit même qu’il préférerait presque je ne vienne pas avec lui. Autre chicane, je lui demande pourquoi je suis venue dans le fond et ça reste comme ça pendant un petit moment.

On arrive ensuite à se reparler et je comprends enfin son sentiment de déprime : il voit l’épilation au laser comme un échec! Depuis le début, il se dit qu’il va s’en sortir, qu’il va « guérir », qu’il va être capable de passer au travers de ça et il se rend compte qu’il n’a pas été assez « fort » pour s’en sortir sans avoir recours à ça. Et lorsqu’il en a parlé à sa psy le jour même, disons qu’elle ne lui a pas dit le contraire à ce sujet, ce qui n’a pas dû aider son moral, et même loin de là!

Bon! Je ne suis pas d’accord avec son raisonnement et je tente de lui expliquer, mais au moins, ça m’éclaire sur le pourquoi de son gros down depuis quelques jours. Je lui dis que je ne vois pas ça comme un échec, mais comme un début de solution. Je lui dis que c’est un bon pas dans la bonne direction, qu’il risque de se sentir mieux après et que je l’aimerais toujours autant, avec ou sans barbe.

Finalement, à force de discuter doucement ensemble, son moral commence à remonter un peu et il me redemande de l’accompagner avec lui durant la séance. Il commence à se dire qu’il va être mieux et que ça ne peut que mieux aller ensuite!

Main dans la main, nous arrivons à la clinique d’épilation avec un peu d’avance. Il semble plus confiant... enfin, un petit peu plus! Je l’aide à appliquer la crème anesthésiante et on se rend ensuite dans la salle pour le traitement.

J’ai apprécié pouvoir assister à tout et pouvoir poser des questions à l’esthéticienne au fur et à mesure. Elle était bien sympathique et j’espère que mon chum aura encore elle la prochaine fois.

Le traitement s’est bien déroulé, même si cela a semblé faire quand même assez mal malgré la crème anesthésiante qui faisait effet. Mon chum n’est pas du genre à se plaindre et endure assez bien la douleur en général, mais dans le cou et sur la lèvre supérieure, je n’ose imaginer ce qu’il a dû ressentir pour le voir grimacer et s’exclamer ainsi à chaque pulsion du laser!

Le retour à la maison a bien été et on a bien suivi toutes les consignes, que ce soit avec la glace, les lingettes froides, le gel à l’aloès, l’exposition au froid, le rasage, etc. Et le rendez-vous pour le mois prochain a été pris tout de suite, ce qui fait un tracas de moins.

Mon chum a quand même fait une grosse réaction allergique (sa peau a toujours été très sensible) et il en a eu presque pour une semaine à avoir des plaques rouges et pleins de boutons blancs dans le visage. Les poils ont tombé, mais comme sa barbe était très forte, cela n’a duré que quelques jours et déjà les nouveaux poils recommençaient à pousser. Mais apparemment, c’est normal et la technicienne avait fait exprès de mettre le laser moins fort comme c’était la première fois, mais de fois en fois, l’intensité va augmenter et il devrait y avoir de moins en moins de poils et un délai de plus en plus long avant l’autre repousse.

J’avoue que lorsqu’on est sorti de la clinique, mes nerfs ont craqué et j’ai pleuré pendant un petit moment. On a beau être bien préparé et prêt à quelque chose, ça donne toujours un petit coup lorsque ça arrive. Les jours précédents avaient aussi été épuisants, ce qui peut expliquer ces émotions après le traitement. Mais je m’en suis vite remise et je suis contente que cela soit enfin commencé.

Je n’ai pas vraiment eu le temps de m’habituer à le voir sans barbe, car les jours suivants le traitement, il y avait toutes ces plaques rouges et ces boutons qui lui donnaient une toute autre apparence et lorsque cela a disparu, les nouveaux poils avaient déjà refait surface. Mais ça ne fait rien, je sais que je suis prête à le voir ainsi et j’espère juste qu’il ne fera pas une réaction allergique comme celle-là à chaque séance!

Son moral a remonté un peu ensuite, mais lui non plus n’a pas vraiment eu le temps de voir la différence après cette première séance. Et comme il y a eu pleins d’autres choses ensuite, le moral n’est pas resté haut bien longtemps... mais ça, j’en reparle dans un prochain message!

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