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Compagne de trans (MtF)
21 janvier 2010

Changement de psy

Cela fait quelques fois que j’en fais allusion dans mes derniers messages, voici donc un autre point important qui s’est passé durant mes vacances : mon chum a décidé de changer de psy.

Ça, je crois vraiment que c’est une très bonne nouvelle et je vous explique pourquoi.

Depuis que mon chum et moi avons commencé à parler sérieusement de la question trans, il était question qu’il voulait consulter une psy à ce sujet. Depuis le début, je l’encourage à le faire, car je trouve que c’est très important et que ça peut lui apporter beaucoup d’aide.

Avant de me rencontrer, il voyait régulièrement une psy avec qui ça allait à merveille, mais il avait arrêté de la voir quand il a commencé à me fréquenter, car il croyait vraiment qu’il n’en aurait plus besoin. Maintenant, cette psy ne pratique plus. Au mois de mai dernier, il a donc dû en trouver une autre.

On trouve un psy à peu près comme on trouverait un vendeur quelconque : on regarde dans les pages jaunes, on prend en note quelques noms, on va voir sur internet s’il y a plus d’informations à leur sujet et on choisit le nom qui nous inspire le plus, sans trop savoir si ce sera correct ou non.

C’est ce que mon chum avait fait et la psy qu’il avait trouvé semblait être une spécialiste de la question trans et était nommée en plusieurs endroits.

Au début, disons les deux premiers mois, tout semblait bien aller. Il avait confiance en elle et même s’il trouvait qu’elle le brassait pas mal, les séances se déroulaient bien.

Mais au fur et à mesure qu’il m’en parlait, j’avais une sorte de mauvaise impression. Il y avait pleins de petits détails qui m’accrochaient, mais je n’osais pas trop en parler.

En premier lieu, elle était tellement spécialiste de la question trans qu’elle voulait devenir LA seule et unique référence dans le sujet.

Ensuite, elle n’encourageait pas du tout mon chum à consulter d’autres personnes, à lire des témoignages sur internet, à participer à des rencontres de groupes, etc. Pourquoi? Tout simplement parce que ce n’était pas aussi fiable que ses sources à elle.

Il y a aussi le fait que dès le début, elle misait beaucoup sur une transition complète, comme si c’était la seule et unique solution pour tout le monde. Même quand mon chum ne savait pas du tout encore qu’est-ce qu’il ressentait, elle insistait déjà pour qu’il aille se faire épiler la barbe, qu’il s’habille d’une manière plus féminine, etc. Même quand mon chum disait qu’il ne voulait pas se rendre jusque là, elle continuait toujours d’insister.

Ensuite, elle ne comprenait pas du tout comment mon chum pouvait être en couple et se dire dans une relation sérieuse dans une telle situation. Elle avait d’ailleurs demander à me rencontrer (voir mon message à ce sujet où je fais un résumé de cette fameuse rencontre). Mais loin de me sentir épaulée ou soutenue, je m’étais plus sentie comme une bête de scène qu’elle étudiait attentivement pour savoir à quoi ça ressemblait une fille comme moi! Vraiment pas très agréable et ce détail m’avait particulièrement choquée, car OUI, il y a en des couples dans ma situation et OUI c’est possible de rester en couple malgré ça. Je lui avais raconté un peu ma rencontre, mais il trouvait que j'exagérais un peu, je n'avais donc pas insisté plus longtemps.

Finalement, elle ne connaissait rien, mais vraiment rien du tout, aux traumatismes crâniens, notions qui représentent pourtant un gros aspect chez mon chum et dans sa personnalité.

Bref, elle ne me disait rien qui vaille, mais je n’insistais pas sur le sujet non plus. Après tout, c’était mon chum qui allait la voir et c’était à lui de voir s’il se sentait bien avec elle ou non.

Mais plus le temps passait et plus je me suis mise à craindre sérieusement ces rencontres hebdomadaires entre mon chum et sa psy.

Je sais que rencontrer une psy peut brasser pleins d’idées et que ça peut remuer pleins de choses, ce qui n’est pas toujours facile, mais mon chum en revenait de fois en fois de plus en plus déprimé, le moral plus à terre que jamais et ça lui prenait souvent des jours et des jours avant de s’en remettre... avant que tout s'écroule de nouveau la semaine suivante. Je commençais à m’inquiéter de plus en plus pour lui, car tout devenait de plus en plus noir pour lui et j’avais l’impression que ça empirait de plus en plus au lieu de l’aider, au moins un petit peu.

Plusieurs fois, mon chum lui a demandé des ressources, mais tout ce qu’elle suggérait, c’était qu’il participe aux groupes de rencontres qu’elle-même organisait. Il a voulu y participer, mais il devait pour ce faire rencontrer un groupe de spécialistes qui évalueraient sa condition et au bout d’une demi-heure, ce groupe lui a dit qu’il n’était pas admis pour le moment dans les rencontres.

Il a donc redemandé à la psy d’autres ressources, mais elle lui a simplement répondu qu’il n’était pas prêt à ça et que le moment viendrait éventuellement.

Entre-temps, mon chum a essayé plusieurs fois de la mettre en contact avec son médecin, pour qu’elle puisse comprendre un peu plus ce que signifie dans son cas un traumatisme crânien. Elle n’a jamais pris le temps d’appeler le médecin, pas plus que la Société de l’Assurance Auto du Québec (SAAQ), qui a le dossier de mon chum et d’anciens tests d’habiletés et d’aptitudes qu’il a rempli pour évaluer sa condition. Le médecin de mon chum, à sa demande, a pris l’initiative d’appeler la psy juste avant le temps des Fêtes, mais la psy a reçu tellement d’appels durant cette période que l’appel du médecin a « dû se perdre dans la masse » pour reprendre ses termes.

À l’automne, voyant que le cas de mon chum n’avançait pas assez vite pour elle, la psy  lui a suggéré de prendre un antidépresseur, car même s’il n’est pas en dépression, cela pourrait l’aider à lui « démêler les idées ». Après en avoir parlé à son médecin, qui a approuvé ce choix, et s’être bien renseigné auprès de la pharmacie, mon chum a décidé d’essayer cette option. Le médicament a depuis été changé pour un autre, en décembre, mais là-dessus, je reviendrai dans un prochain message plus détaillé. Tout ça pour dire que lorsque mon chum lui a posé des questions techniques sur le médicament en tant que tel, la psy n’a jamais répondu et a passé à un autre sujet sans jamais y revenir.

Lorsqu’il m’a raconté ça juste avant les Fêtes, j’ai commencé à voir sérieusement rouge. Je lui ai redit ce que je pensais de cette psy, mais il n’était pas totalement convaincu.

En plus, et ça, je peux très bien le comprendre, s’il changeait, ça voudrait dire beaucoup de démarches, tout recommencer à zéro avec quelqu’un d’autre, reprendre de nouveaux arrangements avec les assurances, etc. C’est sûr que ça peut être démoralisant de penser à tout ça et il voulait continuer à s’accrocher au fait que ça allait « quand même bien ».

Durant mes vacances, il a vu sa psy à deux reprises. La première fois, c’était la journée où il allait ensuite à sa première séance d’épilation laser. Lorsqu’il lui a dit qu’il voyait ça comme un échec, elle lui a presque confirmé le cas et que de toute manière, c’était inévitable et qu’il était grand temps qu’il se décide! Pas besoin de vous dire la réaction que j’ai eue...

Et la semaine dernière, juste avant qu’il ait sa grosse déprime avant que ses parents n’arrivent (voir mon message à ce sujet), il avait été voir sa psy et c’est elle qui l’avait brassé un peu en lui disant que si son cas ne s’améliorait pas bientôt, il n’aurait plus qu’à se faire hospitaliser et/ou interner, car là, il était temps que ça bouge et qu’il se décide!

Ce fut vraiment la goutte qui a fait déborder le vase et c’est à ce moment que j’ai insisté un peu plus auprès de mon chum pour qu’il se décide à changer de psy. Je lui ai reparlé de chacun de ces points depuis le mois de mai et sans le forcer non plus, il a approuvé et il a trouvé que ce serait la meilleure solution en effet.

Ouf! Ça, j’avoue qu’il était temps! Et ce qui l’a complètement convaincu, c’est qu’il s’est mis à en parler à d’autres personnes et en effet, sa psy était bien connue... mais pas du tout dans le bon sens et elle semblait avoir une très mauvaise réputation auprès des autres personnes trans. J’ai été contente d’apprendre ça, car jusqu’aux dernières semaines, je n’osais pas trop en parler, car je me demandais tout le temps si c’était moi qui étais trop sévère ou s’il y avait vraiment un problème. Je me disais que si mon chum la trouvait correcte, c’était peut-être moi qui me faisais des idées, mais cela m’a confirmé ma première impression. Et depuis qu'il a décidé de changer, il réalise tous les points négatifs et tous les problèmes qu'il a eus avec elle, ce qui est un grand pas à mon avis.

Mon chum a pris le nom d’un autre psy qui semble être plus apprécié par les personnes trans et a pris un rendez-vous avec lui dans deux semaines. La semaine prochaine, il ira voir sa psy actuelle pour une dernière fois, en lui disant qu’il arrêtera ensuite de la voir.

Pour le nouveau psy (que mon chum avait déjà rencontré une fois, mais que sur le coup, comme il n’avait pas de problème avec sa psy actuelle, il n’avait pas continué avec lui car il ne voulait pas changer), je mets beaucoup d’espoir, mais je sais aussi que ça ne sera peut-être pas le bon encore.

Même s’il est bon et apprécié de bien des gens, il faut avant tout que mon chum se sente à l’aise avec lui et si ce n’est pas le cas, il faudra continuer à chercher jusqu’à ce qu’il tombe sur la bonne personne.

C’est du trouble et beaucoup de démarches qui s’annonce pour un certain temps, mais je suis certaine que ça va commencer à aller vraiment mieux lorsqu’il aura trouvé la bonne personne. Et assurément, je vais être beaucoup moins inquiète lorsque mon chum ira à ses rencontres avec son psy!

Et qui sait, peut-être que je m’essaierai à aller le rencontrer moi aussi, car je réalise que ça pourrait ne pas être une si mauvaise chose en fin de compte...

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