Réflexion sur le fait d'avoir des enfants sous peu

Depuis le début de notre relation, il a toujours été question qu’on aurait des enfants « un jour ». On en a parlé souvent, mais ce n’était que des paroles jusqu’à maintenant, car on ne se disait pas prêt, autant moi que mon chum.

On a rêvé beaucoup et fait beaucoup de projets pour nos futurs enfants, mais c’était toujours avec la mention « un jour… ». Régulièrement, il y avait une remarque à ce sujet, une pensée ou une idée pour quand ça arriverait, mais il était toujours question du même « un jour … ».

Comment savoir si ce jour est arrivé, comment savoir si nous sommes vraiment prêts à cette étape très importante?

Mon chum me dit qu’il est prêt et qu’il aimerait qu’on commence cette grande aventure.

Moi, sur le coup, j’hésite beaucoup. Il me semble que ce fameux « un jour » n’est pas encore là, il me semble que je ne suis pas prête, et ce, pour différentes raisons.

Je veux m’éclaircir un peu les idées sur ce sujet, je vais donc peser le pour et le contre pour chacun des arguments et des raisons qui me viennent en tête…

Âge

Premièrement, je me suis toujours dit que je n’aurais pas d’enfant avant 30 ans. Je trouvais ça trop jeune, je voulais avoir le temps de vivre ce que j’avais à vivre avant de m’embarquer là-dedans, je voulais profiter de ma vingtaine au maximum avant de passer à une étape aussi sérieuse.

J’ai maintenant 27 ans. Bon, ce n’est pas tellement loin du 30 ans, ce n’est pas comme si j’en avais seulement 22! Ça pourrait toujours se faire sans trop de mal. Et comme mon chum est rendu à 35 ans, je comprends que lui soit rendu à cette étape-là, qu’il se sente prêt et qu’il ne veuille pas trop attendre non plus.

Rêves à réaliser avant

Ensuite, il y a le fait que peu importe l’âge, il me semble que j’aurais aimé connaître d’autres choses avant, prendre le temps de voyager par exemple. J’ai fait quelques petits voyages ici et là, mais pas depuis que je suis avec mon chum. Cela fait des années qu’on en parle, mais on remet toujours ça pour différentes raisons. On s’est bien promené un peu, mais toujours pour aller voir sa famille ou sa parenté, réparties un peu partout dans la province. J’aimerais qu’on fasse un « vrai » voyage, juste nous deux, sans qu’il soit question d’aller visiter quelqu’un.

Bon, c’est sûr qu’avec des enfants, c’est faisable aussi, mais c’est moins évident et ça ferait moins « voyage romantique en couple ». Mon plus grand rêve serait de visiter quelques pays d’Europe éventuellement, mais faire juste un petit voyage, même à l’intérieur de la province, me comblerait amplement pour le moment.

Alors, je me dis, pourquoi pas faire un petit quelque chose cette année, et même cet été? Mes vacances au mois d’août sont déjà pas mal remplies, mais il me reste une semaine en septembre. On avait prévu une semaine tranquille mais on voulait souligner nos 7 ans ensemble, sans savoir quoi faire encore… Pourquoi alors ne pas en profiter pour faire un petit voyage tous les deux? Pas besoin d’aller bien loin, pas besoin que ce soit bien long. Juste un petit quelque chose, même un voyage déjà organisé pour s’éviter le trouble de toute la planification ferait l’affaire. On pourrait souligner nos 7 ans ensemble, et en profiter en même temps pour souligner notre désir d’avoir des enfants qui deviendrait concret. Ainsi, j’aurais cette hésitation-là en moins et ce souhait qui se serait réalisé avant.

Aspect financier

J’ai présentement une bonne job, avec de bonnes conditions, mais ce n’est pas permanent. C’est un emploi à contrat qui est à renouveler régulièrement. À la fin d’un contrat, qui peut varier de 6 mois à 1 an, je peux me retrouver avec rien du tout. Je ne suis pas prête à changer de job pour en trouver une plus stable car j’aime trop ce que je fais, mais cela implique que je ne sais pas combien de temps encore je vais travailler.

Bon, c’est sûr qu’on a un gros « avantage » sur d’autres couples, c’est-à-dire que comme mon chum ne travaille pas et qu’il reçoit une rente régulièrement du gouvernement (à cause de son accident d’enfance), on est assuré d’avoir toujours cette entrée d’argent qui ne cessera jamais. De plus, je suis dans un domaine où il y a une bonne offre d’emplois, alors, je me dis qu’au pire, je me trouverais quelque chose ailleurs sans devoir attendre trop longtemps.

Il me semble par contre que quand je pense à avoir des enfants, je pense également aux nombreux coûts que cela occasionne et je ne suis pas certaine que nous pourrions tout assumer. Le mobilier pour enfant, les couches, les accessoires, les vêtements, la bouffe, la garderie et toutes les autres choses, il me semble que ça fait beaucoup.

Mais bon, qu’on ait des enfants maintenant ou plus tard, cette question va également revenir. Et comme en ce moment, on se permet de nombreuses gâteries (sorties, restaurants, etc.), je me dis qu’on pourra très bien couper dans tout ça sans trop de problème.

En plus, il ne faut pas que j’oublie que nos gouvernements fournissent des pensions aux parents pour chaque enfant. Même si ce n’est pas substantiel, c’est quand même un revenu de plus qu’il ne faut pas négliger.

Il y a bien sûr l’épilation laser des autres parties du corps que mon chum aimerait bien commencer au plus tôt (je vais revenir là-dessus plus en profondeur dans un prochain message) et cela comporte des coûts importants. Mais il m’a garanti qu’il avait en ce moment l’argent nécessaire mis de côté pour cette étape et que cela ne toucherait pas à notre budget lorsque les enfants seraient arrivés.

De toute manière, on n’est pas à plaindre et plusieurs autres couples ont beaucoup moins de moyens et arrivent très bien à élever leurs enfants. Alors, je devrais arrêter de m’inquiéter à ce sujet.

Transport

Ensuite, un autre détail technique qui m’agace, c’est au sujet de la conduite automobile. Mon chum et moi n’avons pas de voiture. Je n’ai même pas mon permis de conduire encore. Mon chum a le sien, mais il déteste conduire et il n’est pas à l’aise du tout au volant. On fait tout à pied, en autobus ou en taxi. Par contre, je me vois mal garder cette même routine avec un ou deux jeunes enfants, devoir trimballer les carrosses dans les autobus et les sièges d’enfants dans les taxis. Si on était dans une grande ville comme Montréal, ce serait plus facile, mais comme on est en banlieue, dans une petite ville, il y a beaucoup moins de services dans les transports en commun et c’est plus compliqué.

Je me suis toujours promis que j’aurais un jour mon permis de conduire, mais j’avoue que j’ai une peur bleue d’apprendre à conduire et que je ne me sens pas à l’aise du tout. Ce qui fait que je remets toujours à plus tard, car je ne suis toujours pas capable de me mettre au volant d’un véhicule.

Bon, la vraie question à me poser, c’est si je m’en sentirai capable un jour ou pas du tout. Si oui, il faudrait juste que je me donne un bon coup de pied et que j’y aille. Que j’essaie au moins et si je n’y arrive pas du tout, j’oublierai ça, mais au moins que je sois fixée! Je devrais peut-être y penser très sérieusement pour cet été ou cet automne… Et si je n’y arrive pas maintenant, je n’y arriverai jamais, alors, qu’on ait des enfants sous peu ou plus tard ne changera rien à cette réalité! Et dans le pire des cas, on fera le tout avec les transports en commun; après tout, d’autres le font, alors, on pourrait bien y arriver également!

Maison

Une autre hésitation quant à avoir des enfants sous peu, c’est notre maison. On a une maison en rangée, communément appelée une « maison de ville ». C’est douillet, confortable et correct pour nous deux, mais c’est très petit et j’ai dû mal à m’imaginer avoir des enfants à cet endroit. On pense déménager éventuellement, mais assurément pas tout de suite.

Premièrement, il y a la question de la chambre d’enfant. On a une chambre de surplus, qui sert de bureau et de chambre d’ami. Comme toute la famille de mon chum habite vraiment à l’extérieur, quand quelqu’un vient nous voir, c’est assurément pour quelques jours. Ça nous prend donc obligatoirement un endroit où les installer. On ne peut donc pas se permettre de transformer notre chambre d’ami en chambre d’enfant, tout simplement. On a une cave, mais elle n’est pas terminée du tout et elle est en ce moment complètement remplie, du plancher jusqu’au plafond et d’un mur à l’autre, de boîtes, de matériaux, d’équipements et de d’autres choses.

Bon, comme il est hors de question qu’on déménage pour le moment, je crois que la seule solution serait qu’on fasse effectivement une place « finie » dans la cave, là où on pourrait transférer actuellement notre chambre d’ami et notre bureau, pour ainsi libérer la pièce à l’étage pour la transformer en chambre d’enfant. Cela veut dire des rénovations, des déménagements de meubles, des coûts, de la planification… et un peu de temps! Sans terminer toute la cave, on pourrait tenter d’aménager un petit coin, au moins pour le confort de notre visite. Oui, cela pourrait se faire, par contre, je tiens vraiment que cela se fasse avant d’avoir des enfants, car il est hors de question qu’on commence ces rénovations une fois que je serai enceinte. Ça ne m’enthousiasme pas beaucoup, mais on pourrait essayer de commencer tout ça assez rapidement, comme cet été ou cet automne, si mon chum est d’accord avec cette option…

Par contre, ça ne règle pas la question de la place en tant que telle. Même si on faisait comme je viens de l’écrire, la chambre d’enfant serait bonne pour un enfant, mais assurément pas deux.

Mais bon, rendus là, quand on voudra notre deuxième enfant, je crois que ce sera le signal pour déménager, alors, la question ne devrait plus se poser.

Ensuite, toujours concernant la maison, disons que c’est plus un caprice que d’autre chose, mais on a une minuscule cour-arrière, et en plus, elle est à aire ouverte avec les autres voisins. Disons que je me suis toujours imaginé que lorsque nous aurions des enfants, nous aurions une cour bien à nous, une cour fermée et bien aménagée.

Bon, disons que c’est quand même mieux que rien. Il y a tellement de gens qui n’ont pas de cour du tout, je ne devrais pas trop me plaindre. Et ce n’est que partie remise, car lorsque nous déménagerons, ce sera un de nos critères de choix assurément!

Bref, je réalise que sur cet aspect, je me plains probablement «  le ventre plein » comme on dit. On a une charmante maison, qui peut très bien faire l’affaire pour le moment, en autant qu’on y mette les efforts nécessaires. C’est déjà beaucoup mieux que bien des gens…

Aspect physique

Ensuite, une autre considération par rapport au fait d’avoir des enfants maintenant, c’est que mon chum n’est pas en forme du tout. Il n’a jamais été en super forme et il ne le sera jamais, ça, j’en suis bien consciente et ça ne change rien au fait que je veux avoir des enfants et que je suis bien avec lui. Par contre, depuis environ 1 an, il est moins en forme que jamais. Il a pris beaucoup de poids, ce qui fait qu’il est toujours essoufflé, toujours fatigué et qu’il a toujours très chaud. Il ne fait plus aucun sport ni entraînement et côté bouffe, il se laisse de plus en plus aller. Personnellement, ça ne me dérange pas et jamais je ne lui passerai un commentaire à ce sujet.

Par contre, avec des enfants, je ne voudrais pas me ramasser souvent toute seule à m’en occuper et à tout faire, car il n’arriverait pas à garder le rythme. S’il va faire l’épicerie pour m’aider et qu’il met deux heures à s’en remettre ensuite, ce n’est pas très avantageux. S’il n’arrive pas à s’occuper des enfants parce qu’ils courent partout et que ça l’épuise trop, ça signifie que je devrai toujours m’en occuper. Si on sort et qu’il n’arrive pas à garder le jeune plus que 10 minutes dans ses bras, ça ne m’aidera pas beaucoup.

Bon, ce point m’embête quand même beaucoup. Je sais que mon chum est vraiment dans une mauvaise passe et que ce n’est pas facile du tout pour lui. Mais j’aimerais beaucoup qu’à ce niveau, il fasse un tout petit peu d’efforts. Je ne demande pas grand-chose, mais je voudrais juste qu’on soit deux à être capables de fournir lorsqu’on aura des enfants et que je ne me retrouve pas seule tout le temps. Ceci est un point plus délicat, mais il faudra vraiment que je lui en parle prochainement…

Future transition

Finalement, il y a toutes les considérations concernant la probable future transition de mon chum. Il y a plusieurs petits détails que j’aimerais qu’on éclaircisse. Par exemple, comment il se fera appeler par nos enfants (papa? maman? autre?)? Est-ce qu’on dira tout ce qu’il en est dès leur plus jeune âge ou est-ce qu’on attendra? Et plusieurs autres petites questions comme ça.

Bon, ce n’est pas grand-chose et il suffit de s’en parler et de se mettre d’accord sur tout ça, ce qui ne devrait pas être trop compliqué.

Mais concernant la transition, il y a surtout deux gros points qui me font beaucoup hésiter.

Premièrement, même si nos enfants vivront très bien avec la situation, j’ai vraiment peur de la réaction des autres enfants. Dans les cours de récréation, ça joue dur et les enfants peuvent parfois se montrer bien méchants et cruels. Suis-je vraiment prête à faire vivre ça à mes enfants?

Mais bon, cette question se pose plus par rapport au fait d’avoir des enfants et non pas au fait de savoir quand les avoir. Je suis certaine de vouloir des enfants avec mon chum, et il devient plus que probable qu’il entamera une transition après. Alors, où je décide de ne pas avoir d’enfants du tout (ce qui n’est pas le cas, bien entendu!), ou j’accepte cette situation possible que nous apprendrons à gérer au fur et à mesure.

De plus, je me dis que j’ai la chance de savoir à l’avance ce qui risque d’arriver, ce que je trouve un gros avantage par rapport aux autres couples où l’un des deux annonce soudainement un début de transition. Je sais « dans quoi je m’embarque » en ayant des enfants avec mon chum, je sais ce qui risque d’arriver et je connais les conséquences de mes décisions, alors, en ayant des enfants avec mon chum, ce sera en toute connaissance de cause.

Deuxièmement, ça me donne l’impression de devoir faire mes enfants « sous pression ». On s’était toujours dit qu’on en aurait au moins deux, ce qui peut aussi signifier plus. Comme mon chum risque d’attendre après ça pour commencer les hormones, il faudra se décider rapidement combien nous en voulons et à quels intervalles. Hors de question d’attendre 5 ans entre chaque, il faudra nécessairement que ce soit plus rapproché que ça, ce qui est une idée qui ne me plaît pas nécessairement. D’autant plus qu’il faudra se dire qu’ensuite, ce sera terminé et que même si on change d’idée par la suite pour en avoir un de plus, il sera pratiquement trop tard. J’avoue que cet aspect me dérange énormément.

Mais bon, mon chum est plus vieux que moi et peut-être que cette question se serait posée quand même. Certes, cela aurait été « autrement » comme situation, mais on aurait très bien pu se dire qu’il fallait se dépêcher avant qu’il soit trop vieux. Sinon, je ne sais pas trop, j’avoue que ce détail accroche quand même beaucoup et pour le moment, je ne vois pas autre chose…

Finalement, dans tout ce qui s’est dit la semaine passée, il y a un point que mon chum a souligné et qui m’a fait beaucoup réfléchir. Quand il a dit « c’est ennuyant, on ne va nulle part, on fait toujours la même chose, sans aucun autre projet », cela a vraiment fait mouche.

Bon, j’avoue que cela a été mal exprimé et d’une manière pas très délicate, mais l’essentiel est quand même là. Cela va faire 7 ans que nous sommes ensemble. Il y a eu le début de notre relation, on a réalisé quelques rêves, on a aménagé ensemble, on a fait quelques projets de rénovations, … mais depuis un certain temps, c’est vrai que notre vie stagne un peu.

Je vais travailler tous les jours. On a les moyens de se gâter à l’occasion et on mène quand même une bonne vie, mais pour le moment, on a plus de projets ou de rêves à réaliser, plus de nouvelles ambitions. On fait quelques sorties, on passe tout le temps qu’on peut ensemble, on est devenu très casanier et nos soirées se terminent souvent devant la télévision. On est bien ensemble et on s’aime toujours autant, ça, il n’y a aucun doute là-dessus, mais c’est vrai qu’il manque un peu de « piquant » et que j’ai l’impression moi aussi qu’on n’avance plus, qu’on reste en place.

C’est peut-être le signe le plus évident comme quoi, malgré toutes mes hésitations et mes craintes, qu’on est bel et bien rendu à cette étape dans notre couple?

De plus, je me dis que s’il était arrivé un « accident » et que je sois tombée enceinte ces dernières années, ou même si cela arrivait demain, c’est bien certain que j’aurais gardé l’enfant et l’idée de l’avortement ne m’aurait même pas effleuré l’esprit. Alors, puisque mon chum se sent prêt à cette étape et que de mon côté, ça semble vraiment pencher vers ça aussi, pourquoi ne pas s’y mettre en effet? Quelques mois, comme pour commencer les rénovations dans la cave et finaliser certaines choses et je me dis que si mon chum est d’accord, on pourrait sérieusement envisager la question cet automne.

J’ai bien sûr des craintes et des appréhensions, mais je crois que c’est tout à fait normal. Et pour ce qui est de la transition en tant que tel, je m’aperçois avec surprise en me relisant que ce n’est pas tellement ça qui fait mon frein au fait d’avoir des enfants et à ce niveau, on verra bien ce que ça donnera, tout simplement!