Peur des risques pour la santé

Tant qu'à être dans mes grandes peurs, je vais continuer sur cette même lancée. D'ailleurs, je crois bien qu'avec celle-ci, j'aurai fait le tour de mes grandes craintes par rapport à une éventuelle transition. Quoique d'autres s'ajouteront peut-être éventuellement...

Mon autre grande crainte, ce sont les risques que cela représente pour la santé. Lorsqu'une personne commence une transition, que ce soit les hormones et/ou les chirurgies, ça comporte toujours des risques pour la santé et il y a toujours les risques d'effets secondaires et de séquelles qui peuvent survenir, peu importe la condition de départ.

Mon chum qui a déjà une santé très fragile, qui a déjà des problèmes de santé et qui n'est pas en super forme, j'avoue que cela m'inquiète au plus haut point.

Il y a bien sûr son fameux accident qui a déjà laissé des séquelles. En plus, il n'est pas en forme du tout, il fait un peu de haute pression et étant donné son problème de poids, il est déjà plus à risque pour des problèmes cardiaques et autres problèmes dans ce genre-là. Sans compter qu'il a déjà connu quelques malchances, comme par exemple la fois où il s'était fait enlevé ses dents de sagesse.

Et moi, de mon côté, j'avoue que je suis en partant un peu paranoïaque par rapport à tout ce qui touche la médecine, les visites chez le médecins et tout le restant par rapport à la santé. J'ai peur d'aller voir un médecin, j'ai peur de ce qu'il pourrait trouver, peur des résultats, peur des risques, peur d'avoir quelque chose, peur des erreurs, peur que ça fasse mal,...

Lorsque mon chum va voir son médecin pour sa visite de routine, ça me met toujours dans un tel état! Lorsque mon chum doit aller faire une prise de sang ou passer n'importe quel autre test, je suis morte d'inquiétude. Et moi-même, je ne me rappelle pas la dernière fois où je suis entrée dans le bureau d'un médecin...

Si mon chum décidait de commencer une transition, cela voudrait assurément dire tout un suivi médical. Il y aurait de nombreuses visites chez le médecin, il rencontrerait plusieurs spécialistes, etc... Je ne sais pas trop comment j'arriverais à gérer tout ce stress!

Mais ça, c'est un commentaire purement égoïste. Je serais avec lui aux rencontres médicales, je m'informerais, je poserais des questions... et j'arriverais à gérer le stress que cela implique.

Par contre, j'avoue que ma plus grande peur par rapport à tout ça, ce sont les risques que ça implique en tant que tel. La prise d'hormones est un choix sérieux qui peut impliquer des conséquences assez graves dans certains cas (ostéoporose, risque de caillot sanguin, risque de phlébite, risque d'embolie pulmonaire, risque accru pour certains cancers, et plusieurs autres choses pour ne nommer que celles-là). Tout comme toute chirurgie comporte son lot de risques : crise cardiaque pendant l'opération, complications après, infection, erreur du médecin, etc...

Je ne veux pas être alarmiste, car ce n'est quand même pas la majorité des cas où il arrive quelque chose, mais ça peut arriver et il y a quand même une bonne recension d'histoires qui ont mal tourné ou qui ont carrément été fatales. Et comme mon chum a la malchance assez incroyable d'avoir "ce qui n'arrive jamais", cela me fait vraiment peur.

J'ai peur de le perdre, j'ai peur qu'à cause d'effets secondaires et/ou de séquelles, sa condition ne fasse qu'empirer malgré tout. J'ai peur qu'il arrive quelque chose de grave, j'ai peur qu'il ne s'en remette pas, j'ai peur que ça entraîne toujours plus de problèmes...

Bien sûr, la plupart des personnes trans me répondraient sûrement qu'avant de commencer une transition, elles se sentaient tellement mal dans leur peau que peu importe les risques, elles jugeaient que ça en valait le coup, car de toute manière, le risque était aussi grand qu'il arrive quelque chose si la transition ne se faisait pas (suicide, alcool, drogue, ...). C'était une nécessité et pour aucune raison, cela aurait été remis en question.

Alors, si mon chum décidait de commencer une transition, je sais que c'est parce qu'il aurait atteint le bout du rouleau et que ça ne pourrait pas être autrement. Je sais aussi que ce serait juste pour être mieux et plus heureux, et ça, je ne peux pas être contre ça. Je serais avec lui dans toutes les étapes, je l'accompagnerais et je le soutiendrais du mieux que je pourrais.

Mais si on en arrive là, j'avoue que je tremblerais de peur et que je paniquerais intérieurement juste à l'idée de ce qui pourrait se passer, de ce qui pourrait arriver. À chaque instant, à chaque visite chez le médecin, à chaque intervention, à chaque injection... j'aurais peur et je me demanderais pour la énième fois si cela valait vraiment la peine de prendre tous ces risques, même si au fond de moi, je saurais qu'il n'aurait pu en être autrement...