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Compagne de trans (MtF)
7 avril 2010

Pièce de théâtre Trans(e)

Hier soir, c’était soir de première au Théâtre d’aujourd’hui à Montréal. Jusqu’à samedi prochain (10 avril), il y a la pièce Trans(e) qui est présentée dans la salle Jean-Claude Germain. Pièce faite par la compagnie Théâtre Péril, écrite et mise en scène par Christian Lapointe.

J’avais vu une minuscule annonce la semaine dernière dans le journal et quand j’en ai parlé à mon chum, on a bien sûr tout de suite acheté une paire de billets. Même si la pièce a été peu publicisée, elle passait quand même dans un des gros théâtres de Montréal, pour 5 jours en plus, et on était bien curieux de voir ce que ça allait donner.

La salle est petite et très intimiste (une cinquantaine de personnes), mais on a été surpris de constater qu’elle était complète.

Il y a deux comédiens dans cette pièce, le réalisateur lui-même et une jeune femme. Aucun décor, aucun accessoire, mis à part une poupée gonflable transsexuelle qui représente le personnage MtF de la pièce et que les comédiens animent pendant un certain temps.

La pièce débute donc dans un dépotoir (???). Une personne MtF, à mi-parcours de sa transition, s’y retrouve seule. Tout le long de la pièce, ce n’est qu’un long dialogue entre la voix de son corps homme et la voix de son esprit femme, chacune tentant de prendre le dessus sur l’autre pour décider de ce que sera la vie « après »... après quoi, on ne sait pas trop. Alors que les deux voix argumentent, accusent et tente d’intimider l’autre à tour de rôle, ne trouvant aucun compromis, le corps se coupe un membre l'un après l’autre pour tenter de faire pression sur l’autre voix, car il apparaît évident que la cohabitation n’est pas envisageable, et ce principalement à cause de la société actuelle, trop binaire pour accepter ce qui déroge à ses principes.

Cela dure jusqu’à la fin, où au-delà de la mort, les deux voix s’aperçoivent tout à coup qu’elles ont en fait tout perdu. La poupée gonflable est alors remplacée par les deux corps nus des acteurs, le corps de l’homme bien musclé en avant-plan, le corps de « l’esprit féminin », en arrière-plan, plus diffus et moins présent.

Cela résume assez bien la pièce. Je crois que l’idée de départ était bonne et que le sujet était audacieux.

Par contre, je trouve qu’il y avait plusieurs lacunes. Premièrement, si l’idée de la poupée gonflable était bonne, alors qu’elle était filmée en gros plan et animée par les deux comédiens, cela fait quand même quelque peu péjoratif comme image projetée. Et les deux personnes nues sur scène à la fin ont probablement détourné l'attention du vrai message et déconcentrer certaines personnes!

Ensuite, il y a de longues scènes où tout est noir, où il n’y a que les voix et certaines lignes de textes qui apparaissent en arrière plan, mais c’est tout. La pièce ne durait qu'une heure, mais cette heure est loin d'avoir passé rapidement!

La musique est aussi très désagréable et trop forte. Je comprends l’idée de la dissonance, qui va avec la discordance des deux voix, mais trop, c’est comme pas assez et à la fin, mes pauvres oreilles n’en pouvaient plus. C’est la même chose avec les jeux de lumières parfois trop aveuglants inutilement.

Mais mon plus grand reproche, c’est de ne donner aucune explication et surtout, d’utiliser un vocabulaire beaucoup trop littéraire. La pièce commence, il y a une MtF, elle a des seins, mais aussi un pénis, et il n’y a pas le moindre mot sur ce qu’est la transidentité. C’est à se demander, pour ceux qui ne connaissent pas le sujet, si le personnage n’est pas né comme ça, tout simplement? Mais encore là, l'idée restait intéressante, si cela n'avait pas été du vocabulaire, tant qu'à moi pas du tout approprié. Je ne suis quand même pas une néophyte de la langue française et pourtant, près d'une phrase sur deux, je n'arrivais pas à saisir le sens ni à comprendre les mots utilisés. Mon chum n'a pas compris grand chose lui non plus...

C'est bien dommage, car cela aurait pu être fort intéressant. Malheureusement, la manière dont le tout est amené ne permet pas de comprendre vraiment ce qu'est la transidentité et quel est le déchirrement que les personnes trans vivent.

Je laisse quand même le lien internet pour les intéressés. La pièce est présentée jusqu'à samedi le 10 avril et il reste des billets disponibles pour les autres soirs.

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