Anecdote sur la peur de se faire surprendre
Pendant que mon chum et moi étions partis plusieurs jours dans sa famille, nous avions laissé une clé à mes parents pour qu’ils viennent ramasser notre journal et arroser nos plantes pendant notre absence. Nous avions bien précisé d’arroser seulement les plantes du salon et que les autres plantes dans la maison n’en avaient pas besoin. Ma mère a oublié (volontairement?) ce détail et a décidé d’aller arroser également les autres plantes, y compris celles dans notre chambre à coucher. Lorsqu’elle m’a dit ça tout joyeusement au téléphone, alors qu’on n’était pas revenu encore, j’ai vraiment pris peur et sur le coup, je me suis emportée après elle. Il n’y a personne qui va dans notre chambre! Premièrement, car c’est toujours le désordre total, mais surtout, car il y a beaucoup trop de « choses compromettantes »! Que ce soit les jupes, les collants ou autres vêtements et/ou accessoires de mon chum, on ne veut pas que quelqu’un tombe là-dessus par hasard, surtout que je ne porte pratiquement jamais ça moi-même! En plus, il arrive souvent qu’on laisse traîner des articles de journal et autres documents sur le sujet de la transidentité. Bref, lorsqu’elle m’a dit ça, j’ai vraiment eu peur et j’ai eu beaucoup de colère envers elle. Mais j’avais surtout hâte de revenir à la maison pour voir moi-même ce qu’elle avait pu voir ou découvrir, car on ne se rappelait pas dans quel état était notre chambre à notre départ. Heureusement, il n’y avait rien exceptionnellement qui avait été laissé à la vue, sauf un bac transparent rempli des bas de nylon et des collants de mon chum, mais il était tellement encombré qu’il aurait vraiment fallu que ma mère fasse exprès de fouiller pour voir ce qu’il y avait dedans. Et comme elle ne m’a parlé de rien par la suite, on suppose qu’elle n’a dû rien remarquer de particulier, à notre grand soulagement. On ne laisse jamais la clé pour le courrier lorsque nous partons, car on ne sait jamais quand une annonce ou un document «compromettant» pourrait se retrouver dans la livraison, comme le catalogue d’un magasin de linge de femme où mon chum va assez souvent. Mais maintenant, il faudra aussi réfléchir au fait si on laissera dorénavant encore notre clé de maison ou plus rien du tout lorsque nous partirons la prochaine fois. D’une part, c’était une sécurité pour nous et ce geste était probablement fort apprécié également par nos plantes, mais d’un autre côté, cela nous fait prendre conscience que le risque est grand que quelqu’un découvre quelque chose avant que nous ne soyons prêts à annoncer quoique ce soit. Dur dilemme, il faudra assurément prendre le temps de réfléchir à tout ça la prochaine fois!