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Compagne de trans (MtF)
22 janvier 2010

Antidépresseurs

Je fais un message sur ce sujet qui est un peu en parallèle de la question trans, puisque j'en ai fait allusion dans mon message précédent et que de toute manière, je me pose beaucoup de questions au sujet des antidépresseurs! Et vous verrez en lisant au complet que ce n'est peut-être pas si éloigné que ça du sujet premier de mon blog!

Au milieu de l'automne, la psy de mon chum trouvait que le processus n'avançait pas assez, que mon chum était toujours aussi mêlé malgré plusieurs mois de suivi et qu'il n'acceptait toujours pas la situation.

Elle lui avait donc suggéré à quelques reprises de prendre des antidépresseurs. Au début, mon chum ne voulait rien savoir, mais comme elle insistait, il avait finit par en parler à son médecin et elle n'avait pas désapprouvé ce choix. Elle disait que même s'il n'était pas en dépression, ça pourrait l'aider quand même à y voir un plus clair, ou du moins à prendre ça moins dramatiquement.

Au début, j'étais très réticente à l'idée et j'avais fait beaucoup de recherches sur le médicament en question pour connaître ses effets secondaires à court et à long terme, sur les interactions que cela pouvait engendrer, sur des témoignages de gens qui prenaient ce médicament et sur le taux de réussite en général. On avait aussi, bien entendu, posé beaucoup de questions à la pharmacienne.

Je n'étais pas très rassurée à l'idée, surtout que ça venait de sa psy, mais ça semblait quand même être le médicament qui occasionnait le moins d'effets indésirables et comme son médecin jugeait que c'était une bonne idée et que c'était à très faible dose, je me suis donc faite à l'idée et mon chum aussi et il a commencé à prendre quotidiennement cet antidépresseur.

D'après les informations que j'avais ramassées, il fallait s'attendre à ce que ça prenne entre 4 à 6 semaines minimum avant que ça fasse effet... si c'était le bon médicament qui lui convenait et la bonne dose. Je surveillais avec beaucoup d'attention mon chum, je m'assurais qu'il ne sautait pas de jour et j'essayais de voir un changement quelconque.

Après un certain temps, il me disait qu'il ne voyait pas vraiment de différences et il ne savait toujours pas où il s'en allait, mais il constatait qu'il ressentait moins d'urgence et qu'il éprouvait moins de crise de panique en réfléchissant à son état et à la question trans. Je m'étais donc dit que ça pourrait peut-être effectivement l'aider et que sans bien savoir ce que ça pourrait faire, il suffisait d'attendre pour voir peut-être certains résultats.

Puis, à la fin novembre, soit environ 2 mois après le début de la prise d'antidépresseur, c'est là qu'il a eu son gros moment de déprime qui l'a conduit à l'hôpital (voir mon message à ce sujet).

Il en avait bien sûr parlé à son médecin et à sa psy et les deux s'étaient inquiétées pour son état et son médecin avait fait augmenter la dose quotidienne de l'antidépresseur, tout en demandant un suivi plus serré.

Cela nous mène donc à juste avant les Fêtes, où mon chum a commencé à prendre son médicament maintenant rendu plus fort. Si vous m'avez lu, vous savez ce qui s'est passé durant le temps des Fêtes (voir mes 4 précédents messages pour tous les détails).

En ce moment, son moral joue beaucoup aux montagnes russes. Il y a beaucoup de changement, beaucoup de choses qui se passent en ce moment et je crois que ça l'encourage un peu, mais il n'en demeure pas moins très fragile, bien souvent très down et comme en début de semaine, il a encore des moments de panique imprévus et impromptus qui balaient soudainement tout sur son passage sans préavis et sans raison apparente. Ces moments de panique sont même rendus à un stade où cela lui donne parfois certains malaises physiques, comme des étourdissements, des maux de tête et des presque pertes de connaissance, ce qui m'inquiète au plus haut point.

Mon chum n'arrive pas à mettre de l'ordre dans ses idées, n'arrive surtout pas à accepter la situation qu'il soit trans et n'arrive pas à entrevoir l'avenir et à réfléchir sur ce qu'il veut vraiment.

Malgré tout, il y a des jours où tout semble bien aller, qu'il est confiant de "passer au travers" et qu'il voit l'avenir sereinement, même s'il ne sait pas trop de quoi sera composé cet avenir. Et d'autres jours, il panique, à l'entendre, c'est la fin du monde et il n'arrive pas du tout à trouver de solutions. Et encore d'autres fois, il est complètement épuisé de devoir se battre ainsi tout le temps, il déprime et dans ce temps-là, je crains vraiment le pire car son moral est au plus bas. Et finalement, d'autres fois, il envisage l'avenir comme s'il s'en allait à l'abattoir, comme si le chemin de la transition complète était tracé devant lui et qu'il n'avait pas d'autres choix que de se résigner même s'il ne sait pas encore ce qu'il veut vraiment.

J'avoue que c'est parfois dur à suivre et que je ne sais plus trop quoi en penser (d'ailleurs, j'ai déjà écrit à ce sujet...). Mais je sais que c'est encore plus dur pour lui, et surtout, plus paniquant.

Je me pose donc beaucoup de questions concernant la prise d'un antidépresseur. Officiellement, autant pour sa psy que pour son médecin, mon chum n'est pas en dépression. Un antidépresseur peut-il donc vraiment faire effet, et surtout, est-ce la meilleure solution?

De plus, dans la plupart des documents scientifiques que j'ai trouvés sur l'antidépresseur qu'il prend, il est souvent fait mention que les premiers mois, cela peut occasionner une rechute assez considérable, que l'état peut s'aggraver jusqu'à même donner des idées suicidaires à la personne (d'où un suivi très strict avec médecin et/ou psy) et que c'est seulement ensuite que le moral remonte en général.

Je me demande donc si tous ces "up and down" des dernières semaines ne seraient pas en partie causés par le médicament? Est-il en ce moment dans une de ces rechutes prévisibles, ou bien au contraire, il aurait eu ces downs quand même et que le médicament fait juste lui éviter de trop sombrer et trop longtemps?

Toute cette incertitude, la vit-il réellement ou au fond de lui, inconsciemment peut-être, il sait depuis longtemps ce qu'il veut mais que ce sont les conséquences de ses choix qui lui font peur et le font tant hésiter? Est-ce parce que je suis là, qu'il ne veut pas me faire souffrir, qu'il hésite tant à entamer une transition ou bien hésite-t-il vraiment au plus profond de lui?

Le médicament a-t-il vraiment un effet et comment pourrons-nous le savoir? Est-ce le bon médicament? Est-ce la bonne dose? Est-ce que le médicament l'aide ou lui nuit? Est-ce lui-même qui pense et agit ainsi car le médicament n'a peut-être aucun effet sur lui? Mais il n'en demeure pas moins qu'on parle d'un antidépresseur, c'est-à-dire une substance chimique assez puissante pour agir directement sur le cerveau, alors, peut-on vraiment penser que ça pourrait être sans conséquence?

En plus, une autre variable qu'il ne faut pas oublier dans toute cette situation, ce sont les conséquences physiques et cognitives de son accident (voir mon message sur les traumatismes crâniens), l'une d'elle étant justement une difficulté à prendre des décisions et à peser le pour et le contre avant d'agir. Son accident a aussi eu comme conséquence cognitive d'entraîner des sautes d'humeur assez fréquentes.

Tout ce que je viens d'énumérer ne rentre-t-il donc pas tout simplement dans les conséquences de son accident, mais peut-être d'une manière plus exacerbée étant donné la complexité de la situation?

Et pour ses malaises, est-ce qu'on se concentre trop sur toute la question trans, en oubliant peut-être de rechercher autres choses entre-temps qui pourrait se manifester ainsi?

Je ne sais plus... c'est dur à dire et dur à juger surtout, car après tout, il est le seul qui peut dire comment il vit ça et comment il se sent, comment il ressent la situation.

Ce message n'apportera aucune réponse, je le crains bien, mais seulement des questions et des réflexions. Mais cela a fait du bien d'étaler ces questions qui me turlupinent depuis un bon moment déjà.

Bref, il faut juste espérer que l'antidépresseur fasse un certain effet que cela ne soit que bénéfique pour mon chum, au moins pour l'aider à y voir plus clair un peu!

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